La nouvelle donne internationale
Nous poursuivons notre réflexion sur les questions internationales …
Certains journalistes français, s'appuyant sur les travaux de "cabinets d'études stratégiques" et sur ceux d'authentiques stratèges, mettent en avant ce qu'ils appellent "un nouveau paradigme stratégique" ou, pour être plus clair : la fin du pouvoir dissuasif, pacificateur, des forces armées américaines.
Mais il faudrait d'abord commencer, avant de parler de "défaites", par analyser les succès qui, en tant qu'éléments dissuasifs, ont servi de référence à nos théoriciens. Ces "bons vieux temps" d'une Amérique gendarme du monde, que certains font semblant de regretter, sont ceux de la guerre du Golfe, de la guerre des Balkans et du Kosovo.
Rappel des faits:
- La première guerre du Golfe en 1991 s'est terminée par une cessation des hostilités conclue "au milieu du gué" laissant Saddam Hussein au pouvoir après le repli de sa Garde Républicaine (T.72 en particulier). La dissuasion américaine, initialement, n'avait donc pas fonctionné puisque les conscrits irakiens ne se sont pas retirés du Koweit avant l'offensive et la plupart d'entre eux y ont laissé la vie.
- La victoire de Bosnie-Herzégovine en 1996, entérinée par les accords de Dayton, s'est conclue par un compromis honorable mais dont les termes ne faisaient que geler une situation acquise sur le terrain par de "petits guérilleros dépenaillés" ayant achevé leur nettoyage ethnique (maintien d'une Republika Srbska et du corridor de Brcko...). Le coût militaire pour les autorités serbes de Pale et Belgrade reste encore à définir (exception faite des reconquêtes croato-bosniaques en Herzégovine et dans les enclaves). Mladic et Karadzic courent toujours.
- La victoire du Kosovo en 1999. Cet épisode, malgré la déroute des unités serbes en ligne et la destruction d' infrastructures majeures en Serbie, a consacré une partition de fait dont le symbole demeure encore le pont de Mitrovica. Le statut définitif n'est à ce jour pas réglé.
Dans tous ces cas de figure, on doit peut-être constater que le "nouveau" paradigme -selon lequel la puissance américano-occidentale n'est plus ni dissuasive ni curative face aux problèmes du monde- n'est pas un problème qui date de la guerre d'Irak mais plutôt de 1989 et de la fin du monde bipolaire ! (n'en déplaise à Renaud Girard ou à Arnaud de
Bien sûr, la perception que l'on a de l'Amérique a évolué depuis 1991 -surtout en France et dans les pays arabes- mais à l'époque le défaut de la cuirasse américaine semblait être leur réticence à engager des troupes au sol et à tolérer des pertes dans leurs rangs (la doctrine du zéro mort). On croyait alors l'Amérique rendue obèse et pusillanime, force est de constater que ce n'est plus tout à fait le cas !
Pendant ce temps notre média-démocratie se perd dans le sensationnalisme, le voyeurisme et finalement l'autodénigrement parfois agrémentée d'une pointe d'autodérision. Nos médias ont maintenant une règle de base qui consiste à proclamer sans cesse que la défaite est proche. La teneur générale est aussi grossière que celle qui se dégageait de la presse en 1914 et qui consistait à annoncer "
Alors que peut-on encore espérer dans la nouvelle donne à venir ? Que les plus sages triomphent sous toutes les latitudes, en pensant d'abord au Liban, à
Eric Ascensi