Quelques paradoxes sur la santé
Une enquête européenne réalisée il y a quelques années indiquait que c’étaient les Français qui étaient les plus mal informés en matière de biologie humaine et de santé publique ; c’est sans doute là le principal obstacle au développement d’une politique de santé un peu moins irrationnelle.
Le rôle des politiques serait grandement facilité s’ils avaient (et si les politiques avaient aussi…) quelques notions de base en ce domaine.
Quelques exemples, en vrac :
De combien augmenterait l’espérance de vie des Français si plus personne ne mourait de cancer ? La réponse est…12 mois ( les cancéreux meurent en moyenne cinq ans plus tôt que le reste de la population, 20 % de la population meurt de cancer, donc : 12 mois).
La prévention ne fait que reculer notre mort, mais elle n’induit pas d’économies, car ceux qui ne sont pas morts jeunes vivraient plus vieux et seraient alors atteints de maladie de la dégénérescence qui coûtent plus cher qu’un cancer du poumon : si tout le monde cessait brusquement de fumer, cela coûterait très cher à
La
Les croyances sur les bienfaits de l’éducation à la santé sont trop optimistes : quel est le fumeur qui ignore que « Fumer tue » ? Tous s’arrêtent-ils de fumer pour autant ?
Tous les phénomènes ne sont pas réversibles : manger trop rend obèse, manger moins ne suffit pas toujours à faire maigrir.
En matière de prévention , à des questions comme pourquoi fume-t-on ?, pourquoi boit-on trop d’alcool ?on préfère toujours l’explication psychologique à l’explication socio-économique.
L’OMS a une définition utopiste de la santé : « Etat de bien être complet physique, psychologique et social », qui confine à la définition de l’ « imbécile heureux », comme si on pouvait vivre sans angoisse ; il faut lui préférer la définition opérationnelle : nombre d’années de vie sans handicap.
Le but de la vie n’est pas de vivre le plus longtemps possible, mais le mieux possible.
« C’est le dose qui fait le poison » (Paracelse, XV è siècle) ; dire « cette substance est toxique » n’a aucun sens si on ne précise pas à quelle dose, et en combien de temps elle est éliminée.
Le discours écologiste sur la santé est totalement incohérent :
-seule serait grave la pollution industrielle, et pas la pollution naturelle : le pollen tue chaque année un certain nombre d’asthmatiques dans les grandes villes, mais personne ne propose d’y abattre les arbres;
-les maisons trop bien isolées favorisent le développement des acariens et des maladies allergiques.
-les nitrates ne sont pas dangereux pour l’homme.
-la principale source de radiations à laquelle est exposé l’organisme humain reste les radiations naturelles (rayons cosmiques, granit comme en Bretagne), qui n'ont pas empêché le développement tout à fait normal de la vie.
Elie Arié