L'école est une affaire politique

Publié le par Jean-Louis Caccomo

De Jean-Louis Caccomo....

Le Président de la République a adressé une lettre aux enseignants lesquels ont tièdement accueilli l’initiative. En ce domaine aussi, les rapports sont déjà écrits et les constats établis. Il reste à passer à l’action.

 

Mais en France, l’école est une affaire politique. Et c’est sans doute ce caractère éminemment politique qui rend toute réforme impossible. Car pour y changer quelque chose, il faut obtenir le consensus, il faut l’accord de tous les acteurs (parents, enseignants, syndicats…etc.). Et comme un pareil consensus est aussi improbable qu’introuvable, alors on ne touche à rien. Selon un titre publié dans le quotidien Libération du 27 août 2007, « l’école française a échoué à gommer les inégalités sociales ». Voilà qui résume bien le malentendu car ce simple commentaire est révélateur des présupposés idéologiques qui structurent la conception et les fondements de l’éducation nationale à la française. Car est-ce bien là le premier rôle de l’école ?

 

L’école a vocation à former au minimum des citoyens respectueux, respectables et responsables et, au mieux, à fournir les compétences multiples et variées dont aura besoin la société dans le futur, notamment en donnant à chaque enfant la possibilité de trouver sa voie et de réaliser ses talents potentiels. C’est déjà un objectif complexe que l’on ne saurait confier à une organisation centralisée et planifiée sauf si l’on veut transformer les êtres humains en de dociles moutons écervelés.

Il se trouve que la société aura probablement toujours besoin de boulangers, de maçons, d’hôteliers, d’avocats, de coiffeurs, de chirurgiens, d’enseignants, d’artistes, de chauffeur de taxis ou de pilotes d’avions…etc. Or, dans une société où peut s’épanouir et co-exister une telle variété de métiers et de professions, l’inégalité sociale – mais je préfère parler de « diversité », fruit de la liberté - est inévitable. Faut-il alors s’en plaindre ? Non dans la mesure où cette inégalité n’est pas le résultat d’un découpage a priori de la société humaine en castes étanches qui interdirait toute mobilité individuelle et tout espoir d’évolution personnelle.

 

A force de s’échiner à gommer l’inégalité sociale, notre école finit par détruire les compétences et les métiers, en jetant sur le marché du travail une armée de jeunes sans qualification et sans motivation. Au lieu d’être inégaux dans la richesse et la croissance économique, ils seront égaux dans la pénurie et la stagnation.

 

Jean-Louis Caccomo

http://caccomo.blogspot.com/

Publié dans Education - recherche

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M
Evidemment François Bayrou était CONTRE lui aussi.....on s'en serait douté, mais il n'est pas mauvais, je pense de le dire..... (Villepin je ne sais pas, mais on peut le supposer!!!)
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M
On assiste avec la lettre de Guy Moquet à une récupération politique de la part des enseignants qui refusent, par idéologie ou pour s'opposer de manière systématique au Président de la République, de la lire et de certains syndicats qui veulent mettre en avant l'appartenance de Guy Moquet au parti communiste avant son appartennce à la France.... Tout cela n'est pas surprenant de la part de ces enseignants...encore heureux qu'ils n'aient pas décidé de s'accorder une journée supplémentaire de gève à cette occasion....En tous cas, quel exemple pour leurs élèves!
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A
J'ai toujours la même sensation quand je lis les papiers (écrans) de JLC.Le propos économique est toujours brillant. Les démonstrations limpides. Un vrai plaisir.Mais lorsqu'il s'agit des sujets "de société", le propos libéral a du mal à masquer une morale conservatrice.Une alerte nous a été donnée avec le très médiocre pamphlet de JLC sur la "génération 68". Un vrai contresens libéral.Ici je ne peux qu'abonder sur le sens général du post avec toutefois un petit malaise lorsque je lis : "L’école a vocation à former au minimum des citoyens respectueux, respectables et responsables..."Le minimum ne serait donc pas d'apprendre à lire, à écrire, à compter où d'apprendre un métier même manuel, le minimum serait de devenir "respectueux" et "respectable" (pas de problème pour responsable bien sûr). Or le respect on l'attire, on l'inspire, on l'impose par ses qualités mais le respect ne résulte jamais d'une leçon bien apprise. L'exigence du respect c'est le début de l'intolérance.Vite, une gauche libérale !
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M
Que l'école contribue à l'égalité des chances n'est pas une mission impossible.....Il faut pour cela que l'on favorise un enseignement personnalisé et différencié......que l'on apporte plus à ceux qui ont moins au départ..... Que l'on détecte très tôt les enfants en difficulté et qu'on leur apporte une aide particulière.....Que l'on instaure des classes de remises à niveau....Que l'on responsabilise et  motive les professeurs et que leur rétribution tienne compte de leurs résultats............Que l'on permette l'action d'associations d'accompagnement des élèves....Que l'ambiance des salles de classe change ....Beaucoup de choses sont possibles sans moyens supplémentaires. Sarkozy sera aussi jugé sur cela, sur sa capacité à recréer une égalité des chances à partir de l'école et de la formation....
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D
Tout le problème depuis plus de 40 ans est justement d'attendre de "l'école" qu'elle réalise "l'égalité des chances", alors qu'il s'agit pour elle dune "mission impossible"...   L'inégalité entrs les individus, donc entre les élèves, est "naturelle" au même titre que la couleur de leur peau ou de leur cheveux... Cette donnée peut tout au plus être infléchie - positivement ou négativement - par le contexte social, c'est-à-dire par "l'éducation" dont la vraie mission doit donc être d'assurer "l'adéquation des chances" en fonction des particularités de chaquz élève..., et concerne donc à la fois les parents et les enseignants...   D'autre part, il ne faut se livrer à des comparaisons hasardeuses...Certes le "niveau des élèves" pourrait être meilleur à l'entrée en 6ème, si on n'avait pas recouru à des méthodes aberrantes favorisant plus la "facilité" que "l'effort"... Mais autrefois tous les élèves n'entraient pas en 6ème (examen), et une proportion importante d'élèves continuaient vers le Certificat d'études, soit par inaptitude, soit aussi par la volonté des parents qui, malgré les bourses (également examen) ne jugeaient pas utile la continuation des études en fonction du métier qu'ils prévoyaient pour leurs enfants... Le niveau des élèves à l'entrée en 6ème pouvait donc être supérieur au niveau actuel, puisque les "moins bons" n'étaient pas intégrés obligatoirement comme maintenant...
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