6 juin 1936

Publié le par Bernard POIGNANT

Le bureau national du Parti Socialiste adopte son projet le 6 juin 2006, 70ème anniversaire, jour pour jour, heure pour heure, de la déclaration de politique générale de Léon Blum, après la victoire du Front Populaire.

 

Ci joint un petit article pour fêter cet anniversaire.

 

Amicalement

 

Bernard POIGNANT
député européen

 

Le samedi 6 juin 1936, Léon Blum, nouveau Président du Conseil, fait sa déclaration de politique générale à la Chambre des Députés à 15 Heures. Après lui, neuf interventions sont prévues ; à l’époque, on les appelle des « interpellations ». L’une d’entre elles, celle de Xavier Vallat, député de l’Ardèche, futur Commissaire Général aux Questions Juives en mars 1941, est restée dans les mémoires pour son caractère antisémite. Léon Blum décidera de l’ignorer dans sa réponse aux députés et terminera ainsi sa déclaration :

 

«  C’est la première fois, dans ce pays, sauf pendant la guerre, que des socialistes figurent dans un gouvernement. J’entends, bien entendu, qu’ils y figurent sur mandat de leur parti et en restant pleinement fidèles à leur parti. Ces hommes restent des socialistes. Nous ne sommes pas, mes camarades et moi, des hommes politiques qui font du socialisme ; nous sommes des socialistes que leur parti a chargés de faire de la politique et nous n’avons pas changé à cet égard parce que notre parti a gagné des sièges à la dernière consultation électorale et parce que nous sommes passés des travées de l’opposition aux bancs ministériels.

 

 En ce qui me concerne, je voudrais décevoir d’avance ceux qui, en France, et même quelquefois hors de France, s’attendent à ce que le pouvoir opère en moi une de ces conversions miraculeuses comme on en a observé certaines dans l’histoire française et européenne. […] Nous sommes des socialistes, mais le pays n’a pas donné la majorité au parti socialiste. Il n’a même pas donné la majorité à l’ensemble des partis prolétariens. Il a donné la majorité au front populaire. Nous sommes un gouvernement de front populaire et non pas un gouvernement socialiste. Notre but n’est pas de transformer le régime social, ce n’est même pas d’appliquer le programme spécifique du Parti Socialiste, c’est d’exécuter le programme du front populaire (applaudissements à l’extrême gauche et à gauche) Je dis cela aussi clairement et aussi nettement devant vous que je l’ai dit devant le congrès de notre propre parti. Nous sommes au pouvoir en vertu du pacte constitutionnel et des institutions légales. Nous n’en abuserons pas. »

 

C’est utile de rappeler ces phrases au moment où le Parti Socialiste finalise son projet. Ces propos relativisent la fameuse phrase de Lionel Jospin : « mon projet n’est pas socialiste ». Il se situait dans la pure tradition du Front Populaire et dans la continuité de Léon Blum.

 

Bernard Poignant Député européen

 

6 juin 2006

 

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V
The national offices of the Socialist Party celebrate this occasion proudly. They have done lot many things in favor to the common people. A true politician will always stand by the side of common people and understand their problems.
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M
Nous ferons sur le blog d'IES une analyse sérieuse du programme du PS....Dès que nous le connaîtrons précisément. Ma première impression est aussi mauvaise que ce que je pouvais attendre (peut-être pire encore...).  Cela dit, ce n'est qu'une impression et subjective, j'espère que nous aurons de nombreuses analyses et contributions sur ce sujet...<br /> marc<br />  
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M
L'ont-ils fait exprès ? Je ne le sais même pas. En tout cas, le projet qui vient d'être adopté sent bon 1936. D'une modernité jouissive. Humour bien sur.
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J
Sauf que Lionel Jospin a simplement oublié qu'au premier tour, il était bel et bien le candidat du seul Parti Socialiste. Il a mené, au premier tour, une campagne de second tour car il croyait qu'il serait forcément présent à ce second tour.Le problème se pose d'une façon différente en 2007 tant il est absolument certain que c'est bien l'extrême gauche qui a empêché l'arrivée la présence de Lionel jospin au second tour. cette extrême gauche voulait une politique plus "à gauche". Au total, ils ont eu une politique plus "à droite".En 2007, je souhaite que l'on ait à choisir, au second tour, entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkosy (dans l'ordre alphabétique des patronymes). Si l'extrême gauche ne veut pas de Ségolène Royal, elle aura Nicolas Sarkosy. Pour moi, ce n'est pas un problème! Dans la même veine, si l'extrême droite ne veut pas de Nicolas sarkosy, elle aura Ségolène Royal. Pour moi, ce n'est pas un problème!  <br />  <br />
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