L'Europe et les énergies renouvelables

Publié le par Bernard Poignant

Le développement des énergies renouvelables est un des éléments importants de la politique énergétique de l’Union européenne. Le livre Blanc de 1997 fixait l’objectif de 12% d’énergie renouvelable pour l’Union en 2010.

 Aujourd’hui les énergies renouvelables représentent 13,5% de la consommation totale d’énergie comptabilisée dans le monde et 18% de la production mondiale d’électricité. La biomasse et les déchets assurent l’essentiel de cette production (10,6%).

 En 2005, la répartition des différentes sources d’énergies renouvelables produites dans l’UE était la suivante : 66,1% pour la biomasse, 22,2% pour l’énergie hydraulique, 5,5% pour l’énergie éolienne, 5,5% pour l’énergie géothermique et 0,7% pour l’énergie solaire.

  La Commission européenne a présenté, le 10 janvier 2007, un "paquet intégré de mesures" définissant une nouvelle politique énergétique afin de lutter contre le réchauffement climatique et de renforcer la sécurité énergétique de l’Europe.

 Le premier axe de ce "paquet" a trait à la réduction des gaz à effet de serre. La Commission propose que l’Union européenne s’engage à réduire d’au moins 20% ses émissions de gaz à effet de serre en 2020 par rapport au niveau de 1990. Les énergies renouvelables devront alors représenter 20% de la consommation totale d’énergie, dont au moins 10% de biocarburants.

 Le deuxième axe concerne la libéralisation du secteur et l’achèvement du marché intérieur de l’énergie. Outre la nécessité de diversifier les fournisseurs, la Commission recommande la séparation de la propriété des activités de production et de distribution d’électricité et de gaz.

 En mars dernier, Le Conseil européen a convenu de s’attaquer efficacement et sans attendre aux problèmes posés par le changement climatique. « Le plan d’action définit des orientations claires pour que l’Europe mène une politique énergétique internationale efficace et s’exprime d’une même voix dans ce domaine. Il fixe des objectifs quantifiés très ambitieux pour l’efficacité énergétique, les énergies renouvelables et l’utilisation des biocarburants. »

 Les chefs d’Etat et de gouvernements ont convenu de reprendre les propositions de la Commission. La répartition entre les Etats membres de l’objectif chiffré retenu, pose problème. Les situations de départ des Etats membres sont très différentes. La fixation d’objectifs nationaux est un exercice très compliqué. La Commission européenne s’en occupe activement mais elle n’a pas encore indiqué de date pour sa proposition qui couvrira trois secteurs : production d’électricité, chaleur et refroidissement, transports.

Les leaders du parti socialiste européen, réunis au congrès de Porto, avaient adopté en décembre 2006, des principes communs en vue de définir une approche sociale-démocrate pour une politique énergétique européenne. Les points principaux adoptés comme fondements d'une politique énergétique commune européenne sont:

• une approche plus cohérente entre les changements climatiques et la politique énergétique

• relever le défi de l'approvisionnement en énergie

• la durabilité pour garantir la survie des générations  futures

• tirer parti du potentiel de croissance et de création d'emploi de ce défi mondial moyennant le développement de politiques industrielles écologiquement viables

• se fixer un objectif de réduction de la consommation d'énergie de 20% à travers l’efficacité énergétique

• se fixer un objectif de 15% d'énergies renouvelables dans le cadre de l'approvisionnement énergétique global pour 2015, et de 50% pour 2040.

Les socialistes et sociaux-démocrates européens sont convaincus que les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique sont les éléments fondamentaux de la nouvelle stratégie européenne. « Le réchauffement de la planète ne nous laisse pas le choix.  Il est essentiel de trouver de nouvelles sources durables d'énergie et de procéder à une utilisation plus efficace des ressources ».

Les améliorations mineures ne suffisent plus. Les socialistes et sociaux-démocrates sont d'accord pour dire que l'utilisation de sources d'énergies renouvelables et l'exploitation des possibilités d'efficacité énergétique sont les réponses les plus prometteuses face au réchauffement. Les avantages économiques majeurs et des investissements massifs dans la Recherche et le Développement en énergie faciliteront la transition vers une économie sobre en carbone. Le PSE veut se centrer sur les opportunités économiques que ce défi offre. L'Europe pourra ainsi jouer un rôle de premier plan dans la lutte contre les changements climatiques et cela créera également de nouveaux emplois et de nouvelles opportunités pour les citoyens européens.

En France, 6% de l’énergie est produite à partir de sources renouvelables. 4% proviennent de la biomasse (essentiellement bois) et 2% de l’hydraulique. L’éolien, en revanche, est encore très peu développé malgré des taux de croissance annuels voisins de 100%. En matière d’énergie solaire, les résultats ne sont guère meilleurs.

Bernard Poignant
Député Européen PSE

Publié dans Europe

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